Chapitre 1: 16 ans
Chapitre 1
16 ans...
16 ans...
Ça à toujours été, pour moi, l'âge le plus important de le vie d'une personne. Pour moi, une vie se résume à premièrement : naître, deuxièmement : fêter ses seize ans, et troisièmement mourir. Je dis ça parce qu’à cet âge, je changerai définitivement de vie. A cet âge je vais partir.
Dans mon deuxième sentier. On va ouvrir une brèche dans mon premier sentier, celui dans lequel je suis en ce moment, j'y entrerai, et je me retrouverai dans une autre dimension. Personne ne sait laquelle, elle sera celle qui conviendra le mieux à ma personnalité.
Sauf si je suis choisie... ce qui serai plus qu'étonnant car cela n'arrive qu'à en moyenne 3% de la population dirigée par la Krips, c'est à dire l'ensemble de tous les sentier. Cela se passe comme ça : le premier jour de chaque année, tous les enfants de 16 ans doivent se réunir devant l'entrée de la Krips, une grande trappe verrouillée par une centaine de cadenas et que l'on n'ouvre que pour cette occasion particulière. Les dix dostrongs, autrement dit, les dirigeants des dirigeants en sortent et passent en revue tous les adolescent. A la fin ; il annoncent s'il y à eu un choisi, ce qui n'arrive que très rarement ; et en général, le ou la choisis en question n'en est pas vraiment ravi. En effet, il prennent plutôt cela comme une punition à vie, car les choisis ont obligation de travailler pendants de longues journées sans un jour de repos jusqu'à leur mort, et par dessus tout doivent savoir la vérité, tous les malheurs qu'il existe dans le monde et l'autre côté du mur. Alors chacun redoute qu'un dostrong s'arrête devant lui, le regarde fixement et et le pointe de son doigt crochu en criant : « toi ! ». Je me souvient de ce jour ou j'assistais comme chaque année à cette tradition en tant que spectatrice ; comme la plupart de la population. J'avais six ans et j'étais arrivée à me faufiler devant tous les adultes pour mieux voir. Il y avait quelques centaines d'adolescents rangés en longues lignes bien droites, qui attendaient, la peur au ventre que les dostongs sorte de leur trou pour les examiner ; évidement tous à leur manière : il y avait ceux qui ne bougeaient pas et qui se concentraient à fixait leurs pieds, histoire de ne pas fondre en larme, ceux qui malgré tous leurs efforts n'y parvenaient pas et laissaient couler des gouttes salées le long de leur joues, ceux qui regardaient leurs parents leur souffler des paroles encourageantes entre les bruits de la foule, et ceux qui souriaient pour donner bonne impression ; Même si au fond d'eux, ils étaient tous, sans exception terrifiés. Les gens parlaient, pleuraient, ou même criaient des mots de réconforts à leurs enfants quand enfin, la trappe s'est ouverte. En sont sortis dix personnages habillés de longues tuniques à capuche ; noires parce qu'ils étaient maudits, ils détenaient le secret de la vérité, si soigneusement caché. Tout le monde se tu. Ils s’avancèrent lentement sans même saluer la foule et commencèrent à parcourir les rangs. Au bout d'une heure, une femme s'arrêta devant une jolie jeune fille brune qui n'arriva plus à se retenir et commença à lâcher quelques sanglots, et arriva ce que tout le monde redoutait. Elle la pointa du doigt et cria bien fort : « toi! ». La fille resta pétrifier, sans pouvoir dire un mot, mais au milieu du public, on pu entendre un hurlement. Une femme : « Nooon, laissez moi passer ! Disait elle en bousculant tout le monde pour se frayer un passage. Alia, non. Laisez la partir je vous en prie, c'est ma fille !! » Quand elle dépassa la distance imposée, l'un des grands homme musclés qui surveillaient l'immobilisa et avant même qu'elle ne puisse se dégager, les les dostrongs emportèrent la pauvre Alia dans leur trou noir et elle n'en sortit plus. Et n'en sortira plus jamais.
Durant l'espace d'une seconde j'avais croisé son regard et j'avais pu lire toute la peur et la haine qui s'y trouvait. C'est là que j'ai compris que le regard est la manière la plus significative de communiquer, car il ne peux mentir à personne. C'est comme ces jeunes, qui cachent leur peur à travers un sourire, mais on voit bien qu'au fond d'eux, ils sont tétanisés. Cet après-midi là, le mien était triste et plein de pitié pour cette Alia, qui n'avait pas eu de chance.
Aujourd'hui, bizarrement je n'ai pas peur de ça, mais plutôt du contraire. Moi je veux connaître la vérité, et je veux changer le cours des choses. Mais après tout, je n'ai que 16 ans, et ce n'est pas moi qui déciderai du destin des autre mais eux du mien alors inutile de me faire des illusions. Je soupire.
-Voyons Maïla, tu as vu comment es habillée ! Oh ! Et tes cheveux... Me gronde ma mère en brossant mes longues boucles rousses.
Elle n'aime pas vraiment que je passe mes après-midi au pied du mur, mais elle me laisse y aller parce qu'elle comprend que je m'interroge. Elle pense que c'est juste passager. Sauf qu'elle se trompe.
-Bon écoute, tu as 16 ans, que tu ai besoin de prendre l'air je comprend- surtout un jour comme aujourd’hui... mais que tu entraîne ton frère de 10 ans avec toi... il est trop jeune c'est loin et...
-C'est Thal qui m'a suivi. En cachette. Si j'avais su qu'il était avec moi, je l'aurai renvoyé à la maison. Rétorqué-je en jetant tout de même un regard complice à mon frère. Malgré ce que je viens de dire à Laï, je suis fière que Thal s’intéresse autant que moi aux secrets de l'état. Qui sais, peut-être qu'à mon âge, il voudra lui aussi être choisi.
-Oui c'est ma faute... renchérit mon frère en asseyant de prendre un air renfrogné, ce qu'il arrive très bien à faire... mais pas aussi bien que moi !
J'aime bien jouer à ce jeu avec lui, et encore plus maintenant parce que je sais je cette fois sera la dernière...
Laï soupire, mais elle ne va pas se fâcher avec moi. Pas aujourd'hui.
-Allez vous changer, tous les deux.
Nous dévalons les escaliers pour aller dans nos chambres voisines, à l'étage.
Je choisi finalement de mettre une belle robe blanche. Ce n'est pas un vêtement que j'adore mais c'est comme ça que ma mère me préfère et aujourd'hui j'ai envie de lui faire plaisir.
Quand je descend les marches, mon père m'attend, une bouteille de whisky à moitié vide à la main avec un sourire béa sur son visage sûrement dessiné par l’alcool. Déjà que même en temps normal, il est relativement saoul, aujourd'hui, il doit être carrément ivre mort ! Il est en survêtement pour le bas et torse nu. Super, nous devons partir d'ici quelques minutes, il n'est pas question qu'il vienne comme ça.
-Salut ma petite puce ! Alors c'est le grand jour... prête ? Me demande-t-il sans cesser de sourire.
Je lève les yeux au ciel. Avant, cela me faisait du mal de le voir comme ça mais avec le temps j'ai appris à considérer ce fait comme une banalité.
-Si je suis prête ? Moi oui, mais toi par contre que fais-tu comme ça alors que nous partons dans (je regarde ma montre) exactement sept minutes ?!
-Que vous partez. Corrige-t-il.
J'écarquille les yeux.
-Comment ça vous ? Il n'est pas question que tu reste ici ! Crié-je en lui arrachant sa bouteille des mains.
-Mon Whisky... Râle-t-il en effaçant son sourire.
-De toute façon elle était vide. Tu vas venir Phil !
Il soupire.
-Excuse-moi, c'est au dessus de mes force, je n'y arrive pas.
-Fais le au moins pour moi tu ne peux...
-Ça suffit Maïla, intervient fermement ma mère qui vient d'entrer dans la pièce, viens.
J’obéis à contre cœur, et je la suis dans la cuisine.
-Taï c'est la dernière fois que je le vois, il aurai pu faire un effort !
-Je sais, je sais que tout cela et très dur pour toi, mais comprend-le, il bois depuis que Marwal à eut cet accident, et crois-moi, s'il ne veut pas t'accompagner, c'est parce qu'il t'aime et que ça lui ferai mal de te voir partir. Et elle ajoute. De te voir partir, toi aussi.
Je soupire. Comment effacer le souvenir de mon grand frère. Il est mort il y a des années, une mauvaise chute en saut à l’élastique mais tout le monde s'en souvient encore. Évidement chacun à sa manière, Thal qui est né deux ans après sa mort et ne l'à pas connu aime m'écouter lui raconter leur ressemblance, même cheveux roux, même visage couvert de taches de rousseurs et même yeux bleus, une version masculine de moi. Ma mère lui à consacré tout un pan de mur de son bureau en collant des photos, j'évite d'y entrer, c'est encore douloureux pour moi de revoir son visage, mais elle, ça lui fait du bien. Mon père cherche à oublier ce jour en buvant. Je ne peut pas lui en vouloir, je suis bien placée pour savoir qu'il est difficile d'accepter le fait qu'il nous ai quitté, et je fais partit de ceux qui détestent qu'on leur fasse la morale, mais il y à une chose dont je suis sûre : difficile ne veut pas dire impossible. Le tout est de le comprendre, et apparemment, lui ne l'a pas compris. Mais ça n'empêche pas, le fait qu'il boive ne regarde que lui et sa propre santé, mais il est hors de question qu'il fasse souffrir les autre, moi en l’occurrence. C'est purement et simplement de l'égoïsme, mais à quoi bon discuter, Taï ne partage pas mon avis et je ne lui ferai pas changer de point de vue. Alors je dis simplement :
-Alors promets-moi une chose...
Elle me regarde avec un air interrogateur.
-Laquelle ?
-Promet moi de tout faire pour qu'il arrête de boire, c'est d'abord pour lui, ça ne lui fait aucun bien, mais aussi pour Thal, je ne veux pas qu'il ai à subir la même chose que moi, même en sachant qu'il nous aime plus que tout.
Elle me lance un regard plein de tendresse et me prend dans ses bras.
-Je te le promet.
-Mais dis-moi ! Tu es vraiment très élégant là dedans ! Me moqué-je en regardant le beau costume noir que porte mon frère.
Ma pauvre mère à sûrement dû se creuser la cervelle pour trouver un moyen de le lui faire enfiler, c'est la première fois de sa vie qu'il accepte d'en mettre un.
J'ai choisi de tourner la page sur ma colère contre Phil, et de profiter des derniers instants qu'il me reste en compagnie de ma famille... du moins de celle qui à bien voulue m'accompagner.
-Mais toi aussi ! Me renvoie-t-il. Tu as une très jolie... comment appelle-t-on cela déjà, ah oui : une très jolie robe. Pardonne moi, j'oublie tout le temps le nom, il faut dire que ce n'est pas tout les jour que je te vois en porter une !
-Ah, ah, ah, très drôle !
Quand nous arrivons à quelques centaines de mètres de la place, des Ta'labs commencent à venir à la rencontre des villageois. Ce sont des pylônes en acier mobiles, de taille humaine, au bout desquels sont accrochés de grands yeux artificiels. Les yeux de la Krips, grâce auxquels elle peut surveiller tout le monde en permanence, évidement, certains jours plus que d'autres, en fonction des besoins. Aujourd'hui, il y en a pratiquement une centaine autour de nous. Quand l'une d'elle tourne son œil vers mon visage, je ne peux m’empêcher de lui tirer la langue. De toute façon, je suis sûre qu'ils ne le remarqueront même pas, il y en à bien trop pour toute les étudier.
Plus nous nous approchons du grand regroupement, plus je sens grandir en moi deux désirs contradictoires, celui de partir pour ce monde nouveau et souterrain, et celui de rester pour toujours dans cette vie confortable et sans ennuis... ou presque. Et la nostalgie... la nostalgie de perdre ceux qui me sont chers, mais aussi la curiosité de découvrir une nouvelle vie.
Sentant mon angoisse, ma mère me passe un bras réconfortant autour de mes épaules. Encore une chose qui, même si je refuse de l’admettre va redoutablement me manquer.
Nous avançons. Vite ! Si bien que bientôt -trop tôt à mon goût- nous arrivons au point de rendez-vous. Là, sans rien dire, un immense garde du corps me saisis par le bras et me traîne avec les autres adolescents, sur une place numérotée : 106. Le 0 à toujours été mon nombre favori, il est neutre et c'est ce que j'aime, et puis il est particulier, comme moi, c'est un chiffre sans en être un. Espérons qu'il me porte chance pour aujourd'hui !
Je regarde les rangs se remplir, petit à petit, cherchant du regard Damila, mon amie de toujours. Et ma confidente. C'est la seule, mis à part Thal, a qui j'ai tout dis sur mes rêves de changer le monde. Mais je ne la vois pas. Et quand enfin, au bout d'une bonne heure, toutes les places sont prises, je ne la vois toujours pas. Tant pis, j'aurai aimé parler avec elle avant l'heure mais il doit y avoir des milliers de jeunes ici, il est sûrement normal que je ne l'ai pas vu, et puis, sa mère est avec la mienne. Elle pleure, mais Taï et Thal se soutiennent et tiennent le coup. Bien, c'est plus facile comme ça. Mon frère me fait un signe de la main, et je le lui rend. Moi, la fille à la robe blanche.
D'un coup, un bruit de trompette annonce le début de la cérémonie. Je respire un grand coup. C'est décidé, malgré tous ces gents en larme autour de moi, je resterai calme, je ne céderais pas pas à la panique.
-Mesdames, mesdemoiselles, Messieurs, nous voici en ce jour tous réunis pour fêter le départ de ces jeunes gens dans les différents sentiers, mais tout d'abord, veillez accueillir chaleureusement nos dix dostrongs.
Le héraut applaudit. Seul. Les gents n'ont pas vraiment envie de le suivre, car même s'ils soutienne la Krips et son système, c'est toujours dur de dire adieu à son enfant. Ou à ses parents. Et puis il y à la peur et l’inévitable question : « Y aura-t-il un choisi cette année ? »
Un garde du corps ouvre la bonne centaine de verrous qui ferme la trappe de métal et....
...et elle s'ouvre. En sorte dix personnages. Les dix personnages que je voix depuis que je suis née mais qui ne m'ont jamais parus semblables à ce jour. Aujourd'hui, c'est en partie pour moi qu'ils son là, je vais enfin savoir ou est ma place. Sera-t-elle avec eux ? Ou tout simplement, normale avec des gens normaux ?
Tous les adolescents baissent la tête, pour éviter de les voir arriver sur eux comme le rapace sur sa proie. Je fait de même, même si je n'ai pas peur, pour éviter d'attirer l'attention.
Les dix personnages en noirs commence à parcourir les rangs, s'attardant plus ou moins sur chacun, mais au bout de quelques minute, passant à un autre. Au bout d'une demie heure, qui m'a semblé être une éternité, une vielle femme se plante devant moi. Aïe, ça y est ! C'est le moment de vérité. Je garde ma tête baissée. Maintenant, je suis terrorisée, pas parce qu'elle risque de me choisir, mais parce qu'elle risque de ne pas le faire. Je voix un sourire diabolique se dessiner sur son visage. Et... la vieille femme se tourne et commence à examiner ma voisine. Mais pourquoi. Maintenant, je ne voudrai plus être la jeune fille sage, qui se soumet aux lois comme les autre, je voudrais sauter, je voudrais crier, montrer que j'existe, que je ne suis pas une fille parmi tant d'autres... mais je ne peux pas, c'est trop tard, j'aurai du le faire avant, maintenant, je vais finir mon existence comme les autres dans mon second sentier. J'essaie de me consoler en me disant qu'avec un peut de chance, je tomberait dans le même que Damila, mais bizarrement je ne la voie toujours pas.
Je vais trouver un travail, peut-être même un mari, oublierais tout cela... C'est comme si le seul espoir que j'avais eu jusqu'ici- si maigre soit-il – avait d'un coup disparu. Eh oui c'est comme ça, mon histoire est écrite comme sur une feuille de papier, je ne peux pas la modifier, ni l'effacer, c'est la dure vérité. N'étais-ce pas moi qui avait dit que je voulais la connaître, cette vérité ? Alors je n'ai qu'a m'y faire, et surtout m'y plier. Sans broncher.
Finalement ma tête reste baissée jusqu'à la fin de la cérémonie, non pas par crainte, mais par frustration... ou non, par regret et colère envers moi même, envers les règles.
Quand au bout d'un temps indéfini mais qui m'a semblé une éternité, le dernier Donstrong finit d'examiner le dernier adolescent. C'est alors que j’entends une nouvelle fois la voix du héraut s'élever.
-Formidable ! Dit-il d'un ton enthousiaste. Pas de choisis cette année, nous laissons désormais une pauses aux « 16 ans » pour saluer leurs proches, avant que les Dostrongs ouvrent la brèche vers leurs seconds sentiers. Bonne chance à tous !
Sur ce, les rangs se dispersent rapidement. Je cherche Laï et Thal du regard, ils sont toujours avec Eliah, la mère de Damila, qui n'a pas arrêté de pleurer. Ça doit être l'émotion, néanmoins elle n'est pas du genre à en faire des tonnes, et je trouve cela étrange.
A peine les ai-je rejoint, que Laï me saisis les bras avec un air grave qui ne me dis rien de bon...
-Maïla, me dit-elle calmement, j'ai quelque chose de pas très évident à dire et je sais que...
-Oui, oui ! Pas besoin de tourner autour du pot ! La coupé-je d'un ton plus sec que je ne l'aurai voulu, c'est quoi le problème ?
Elle soupire et me dit d'un traite :
-Damila est morte. Hier soir. Je suis désolée.
Damila ! Non, tout sauf ça !
Elle me prend dans ses bras et je me laisse aller aux larme, et aux sanglots. Damila était la seule avec Thal qui me comprenait et me soutenait, et voilà que je la perd juste au moment où j'ai le plus besoin d'elle. Je prend une grande inspiration.
-Comment ?
Je vois à sa tête que le suite s'annonçait être encore pire que le début ; et je n'avais pas torts.
-Elle... elle s'est tirée une balle dans la tête, sans doute à cause du départ. Elle ne devais pas accepter le fait que sa vie allait changer.
A partir de ce moment là, je ne m'appartiens plus, et je me mets à parler à mon amie comme si elle était toujours ici, avec moi, je suis tellement en colère contre elle.
-Oh non ! Comment as-tu pu me faire ça ?! Crie-je entre deux sanglots. Tu n'avais pas le droit, tu avais dit que tu serais toujours de mon côté : « Ensembles, quoi qu'il arrive... » Tu te souviens, tu aurais au moins pu me dire au revoir et...
-Maïla ? Commence une voix fatiguée.
Je me retourne et aperçois Eliah, les yeux rouges et le teint pale.
-Il ne faut pas en vouloir à Damila, continue-t-elle, elle tenait beaucoup à toi, d'ailleurs, elle t'a laissé un petit mot.
Elle me tend un papier bleu, imprimé de fleurs blanches. Revoir son papier à lettre me donne des frissons, et je n'ai pas le courage de le lire de suite.
-Je ne l'ai pas lu. Ajoute-t-elle, répondant à la question que je venais justement de me poser.
-Merci. Dis-je simplement en saisissant le papier. Merci...
Elle me fait un léger sourire.
-Et bonne chance pour tout à l'heure...
Hum, bonne chance, eh bien, j'ai passé l'heure où je croyais encore à la chance, néanmoins, je répond un petit « oui... », tout petit... chacune à dit à l'autre ce qu'elle avait à lui dire nous savons toutes les deux qu'il est inutile parler plus.
-Maintenant que vous êtes tous bien rangés en file indienne, par ordre alphabétique, nous allons pour procédés à l'ouverture de la brèche.
Je déglutis. Alors c'est comme ça que cela va se terminer, est-ce que ça veut officiellement dire que je n'ai plus aucun espoir. Oui, même si je refuse de l'admettre. Et puis, Damila est morte de toute manière, à quoi bon continuer d’espérer si personne n'est là pour vous soutenir, elle serait me remonter le moral elle au moins... elle savais toujours. Bien sûr j'ai Thal, et je sais qu'il sera toujours avec moi, cependant, c'est aujourd'hui que nos chemins vont se séparer et ensuite, nous nous perdront sûrement de vue. Je penserais à lui, et je sais qu'il fera de même, mais nous ne nous verrons plus, et c'est ça qui me fait le plus de peine. Plus encore que de ne pas avoir été choisie. Avant ce jour, je n'avais jamais vraiment réalisé à quel point j'aime ma famille, on se rend toujours compte des choses trop tard.
Ce que cette brèche représente pour moi, c'est plus qu'une période essentielle de la vie d'une personne, c'est aussi un changement définitif. De vie, de fréquentation, et même d’habitude. Mais tout le mon s'y est fait. Par contre, la dessous, dans les grands laboratoire géants, personne n'est revenu nous dire s'il s'y est bien adapté. Après tout, vouloir partir là-bas, c'était juste un rêve. Encore, un rêve parmi tant d'autres. Il ne reste plus que quatre personne devant moi, ça vas bientôt être mon tour. Plus que deux. Je les observe, il baissent tous la tête en passant devant les Dostrongs, c'est une forme de politesse, et avant tout une tradition. Ils sont fier de le faire, cela prouve qu'il grandissent. Un seul. Je me demande en quoi montrer ouvertement sa soumission est glorieux, car cela prouve aussi qu'ils sont d'accord avec eux. Mais après tout, ne sont ils pas de cet avis eux. Si. Mais pas moi.
C'est mon tour. Quand je passe devant les vieux Dostrongs, je lève bien haut mon menton et regarde la femme qui c'est arrêté devant moi quelques heures au par-avant, droit dans les yeux. Un murmure horrifié, et surpris traverse la foule des spectateurs. La vielle éclate d'un rire sinistre, puis s'arrête d'un coup et s'approche de moi, plante son regard dans le mien. Je tremble de partout, que va-t-elle me faire ? Personne n'a encore fait cela à ma connaissance, même ceux qui en avaient envie n’osaient pas, et moi je l'ai fait sans même réfléchir et avec le plus grand naturel du monde. Puis lentement, très lentement, elle lève sa main ridée au ongles noirs de crasse, et crie le mot qui va changer ma vie : « Toi. »
Cela commence comme dans un rêve, d'abord ces trois lettres qui résonnent dans ma tête, puis des voix confuse, lointaines. Je reconnais celle du héraut qui semble prononcer des mots comme « impossible », « illégal », « hors de question ». Puis vaguement celle de ma mère, elle crie même, et quand elle me prend dans ses bras en pleurant pour me rassurer, je ne bouge toujours pas, je ne peux pas, je n'y songe même pas. Cette présence m'apaise, mais bientôt son étreinte de desserre et se trouve vite remplacée par une autre, nettement moins douce et paisible ; celle ci me force à me lever, à marcher, puis à courir. Courir jusqu'à ce trou dont je ne ressortirais sûrement jamais. Le dernier souvenir que je garde, c'est aussi un mot. « Bravo ! ». Je ne sais pas si c'est une hallucination, mais je ne voix qu'une personne susceptible de me dire cela : Thal.