La bibli de Mahia

mon livre: Behind the wall

Voici le millième livre que je commence, mais je n'en ai jamais fini un alors je dois vous prévenir, il n'est pas du tout sûr que je finisse celui-ci, néanmoins je vais essayer! Je ne demande qu'une chose: par pitié soyez indulgents, et surtout si vous avez le temps laissez un commentaire, je prend les compliments comme les critiques, après tout c'est en se trompant qu'on apprend!

 


Prologue: Permis, Obligatoire, Interdit.

Prologue
Permis, Obligatoire et Interdit

  Je m'appelle Maïla et tout ce que j'ai vu jusqu'ici, c'est un grand mur d'acier. Du moins, c'est la seule chose importante à mes yeux.
  Je ne manque de rien, mais je ne peux pas vraiment faire ce qu'il me plais. Il y à des règles à respecter, et elles ne sont pas discutables.
  A seize ans, je dois savoir ce qui est Permis, Obligatoire et Interdit.
  Il est permis de posséder des biens, dans la mesure où nous avons de quoi les payer. Mais l'argent n'est pas un problème pour beaucoup de gens.
  Il est aussi permis de recevoir une éducation gratuite avec un professeur particulier, ou nos parents jusqu'à seize ans.
  Il est obligatoire de travailler au moins cinq heures par jour à partir de seize ans et aussi d'avoir deux enfants de quatre à six ans de différence.
  Il est interdit d'en avoir plus, ou moins.
  Il est bien sûr tout aussi interdit de se cacher. A part l'intérieur des maison, qui est privé, tous les jardins, toutes les rues et toutes les routes dans le moindre recoin, sont surveillés jour et nuit sans exception par des caméras reliées directement dans les profondeurs de la terre, la où vivent les dirigeants de Nildésia. On raconte que c'est un immense laboratoire dans lequel des millions de personnes travaillent à longueur de journée  pour décider du destin de chacun : la Krips.
  Mon veux le plus cher serai d'aller respirer le grand air de la nature la vrai, celle, invisible, qui est de l'autre côté du mur. Mes hélas, cela fait partit des choses interdites.
  Beaucoup sont d'avis que la Krips agis dans le but de les protéger, de leur mener la vie moins dure.
  Moi, je ne crois pas qu'il soit bon de nous cacher la réalité derrière ce mur. Car je sais, que tant que nous ne saurons pas ce qu'il dissimule, nous vivrons dans un rêve.  
  Le rêve... c'est un endroit où le monde est insouciant, où tous nos problèmes disparaissent, mais hélas il y à bien un moment où  nous devons nous réveiller. Et c'est ce qui arrivera un jour ou l'autre. Le peuple ouvrira les yeux sur ce qui s'appelle : l'inévitable vérité.
 
 


10/06/2012
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Chapitre 1: 16 ans

Chapitre 1
16 ans...

  16 ans...
  Ça à toujours été, pour moi, l'âge le plus important de le vie d'une personne. Pour moi, une vie se résume à premièrement : naître, deuxièmement : fêter ses seize ans, et troisièmement mourir. Je dis ça parce qu’à cet âge, je changerai définitivement de vie. A cet âge je vais partir.
  Dans mon deuxième sentier. On va ouvrir une brèche dans mon premier sentier, celui dans lequel je suis en ce moment, j'y entrerai, et je me retrouverai dans une autre dimension. Personne ne sait laquelle, elle sera celle qui conviendra le mieux à ma personnalité.  
  Sauf si je suis choisie... ce qui serai plus qu'étonnant car cela n'arrive qu'à en moyenne 3% de la population dirigée par la Krips, c'est à dire l'ensemble de tous les sentier. Cela se passe comme ça : le premier jour de chaque année, tous les enfants de 16 ans doivent se réunir devant l'entrée de la Krips, une grande trappe verrouillée par une centaine de cadenas et que l'on n'ouvre que pour cette occasion particulière.  Les dix dostrongs, autrement dit, les dirigeants des dirigeants  en sortent et passent en revue tous les adolescent. A la fin ; il annoncent s'il y à eu un choisi, ce qui n'arrive que très rarement ; et en général, le ou la choisis en question n'en est pas vraiment ravi. En effet, il prennent plutôt cela comme une punition à vie, car les choisis ont obligation de travailler pendants de longues journées sans un jour de repos jusqu'à leur mort, et par dessus tout doivent savoir la vérité, tous les malheurs qu'il existe dans le monde et l'autre côté du mur. Alors chacun redoute qu'un dostrong s'arrête devant lui, le regarde fixement et et le pointe de son doigt crochu en criant : « toi ! ». Je me souvient de ce jour ou j'assistais comme chaque année à cette tradition en tant que spectatrice ; comme la plupart de la population. J'avais six ans et j'étais arrivée à me faufiler devant tous les adultes pour mieux voir. Il y avait quelques centaines d'adolescents rangés en longues lignes bien droites, qui attendaient, la peur au ventre que les dostongs sorte de leur trou pour les examiner ; évidement tous à leur manière : il y avait ceux qui ne bougeaient pas et qui se concentraient à fixait leurs pieds, histoire de ne pas fondre en larme, ceux qui malgré tous leurs efforts n'y parvenaient pas et laissaient couler des gouttes salées le long de leur joues, ceux qui regardaient leurs parents leur souffler des paroles encourageantes entre les bruits de la foule, et ceux qui souriaient pour donner bonne impression ; Même si au fond d'eux, ils étaient tous, sans exception terrifiés. Les gens parlaient, pleuraient, ou même criaient des mots de réconforts à leurs enfants quand enfin, la trappe s'est ouverte. En sont sortis dix personnages habillés de longues tuniques à capuche ; noires parce qu'ils étaient maudits, ils détenaient le secret de la vérité, si soigneusement caché. Tout le monde se tu. Ils s’avancèrent lentement sans même saluer la foule et commencèrent à parcourir les rangs. Au bout d'une heure, une femme s'arrêta devant une jolie jeune fille brune qui n'arriva plus à se retenir et commença à lâcher quelques sanglots, et arriva ce que tout le monde redoutait. Elle la pointa du doigt et cria bien fort : « toi! ». La fille resta pétrifier, sans pouvoir dire un mot, mais au milieu du public, on pu entendre un hurlement. Une femme : « Nooon, laissez moi passer ! Disait elle en bousculant tout le monde pour se frayer un passage. Alia, non. Laisez la partir je vous en prie, c'est ma fille !! » Quand elle dépassa la distance imposée, l'un des grands homme musclés qui surveillaient l'immobilisa et avant même qu'elle ne puisse se dégager, les les dostrongs emportèrent la pauvre Alia dans leur trou noir et elle n'en sortit plus. Et n'en sortira plus jamais.
  Durant l'espace d'une seconde j'avais croisé son regard et j'avais pu lire toute la peur et la haine qui s'y trouvait. C'est là que j'ai compris que le regard est la manière la plus significative de communiquer, car il ne peux mentir à personne. C'est comme ces jeunes, qui cachent leur peur à travers un sourire, mais on voit bien qu'au fond d'eux, ils sont tétanisés. Cet après-midi là, le mien était triste et plein de pitié pour cette Alia, qui n'avait pas eu de chance.
  Aujourd'hui, bizarrement je n'ai pas peur de ça, mais plutôt du contraire. Moi je veux connaître la vérité, et je veux changer le cours des choses. Mais après tout, je n'ai que 16 ans, et ce n'est pas moi qui déciderai du destin des autre mais eux du mien alors inutile de me faire des illusions. Je soupire.

  -Voyons Maïla, tu as vu comment es habillée ! Oh ! Et tes cheveux... Me gronde ma mère en brossant mes longues boucles rousses.
  Elle n'aime pas vraiment que je passe mes après-midi au pied du mur, mais elle me laisse y aller parce qu'elle comprend que je m'interroge. Elle pense que c'est juste passager. Sauf qu'elle se trompe.
  -Bon écoute, tu as 16 ans, que tu ai besoin de prendre l'air je comprend- surtout un jour comme aujourd’hui... mais que tu entraîne ton frère de 10 ans avec toi... il est trop jeune c'est loin et...
  -C'est Thal qui m'a suivi. En cachette. Si j'avais su qu'il était avec moi, je l'aurai renvoyé à la maison. Rétorqué-je en jetant tout de même un regard complice à mon frère. Malgré ce que je viens de dire à  Laï, je suis fière que Thal s’intéresse autant que moi aux secrets de l'état. Qui sais, peut-être qu'à mon âge, il voudra lui aussi être choisi.
  -Oui c'est ma faute... renchérit mon frère en asseyant de prendre un air renfrogné, ce qu'il arrive très bien à faire... mais pas aussi bien que moi !
  J'aime bien jouer à ce jeu avec lui, et encore plus maintenant parce que je sais je cette fois sera la dernière...
  Laï soupire, mais elle ne va pas se fâcher avec moi. Pas aujourd'hui.
  -Allez vous changer, tous les deux.
  Nous dévalons les escaliers pour aller dans nos chambres voisines, à l'étage.
  Je choisi finalement de mettre une belle robe blanche. Ce n'est pas un vêtement que j'adore mais c'est comme ça que ma mère me préfère et aujourd'hui j'ai envie de lui faire plaisir.
  Quand je descend les marches, mon père m'attend, une bouteille de whisky à moitié vide à la main avec un sourire béa sur son visage sûrement dessiné par l’alcool. Déjà que même en temps normal, il est relativement saoul, aujourd'hui, il doit être carrément ivre mort ! Il est en survêtement pour le bas et torse nu. Super, nous devons partir d'ici quelques minutes, il n'est pas question qu'il vienne comme ça.
  -Salut ma petite puce ! Alors c'est le grand jour... prête ? Me demande-t-il sans cesser de sourire.
  Je lève les yeux au ciel. Avant, cela me faisait du mal de le voir comme ça mais avec le temps j'ai appris à considérer ce fait comme une banalité.
  -Si je suis prête ? Moi oui, mais toi par contre que fais-tu comme ça alors que nous partons dans (je regarde ma montre) exactement sept minutes ?!
  -Que vous partez. Corrige-t-il.
  J'écarquille les yeux.
  -Comment ça vous ? Il n'est pas question que tu reste ici ! Crié-je en lui arrachant sa bouteille des mains.
  -Mon Whisky... Râle-t-il en effaçant son sourire.
  -De toute façon elle était vide. Tu vas venir Phil !
  Il soupire.
  -Excuse-moi, c'est au dessus de mes force, je n'y arrive pas.
  -Fais le au moins pour moi tu ne peux...
  -Ça suffit Maïla, intervient fermement ma mère qui vient d'entrer dans la pièce, viens.
  J’obéis à contre cœur, et je la suis dans la cuisine.
  -Taï c'est la dernière fois que je le vois, il aurai pu faire un effort !  
  -Je sais, je sais que tout cela et très dur pour toi, mais comprend-le, il bois depuis que Marwal à eut cet accident, et crois-moi, s'il ne veut pas t'accompagner, c'est parce qu'il t'aime et que ça lui ferai mal de te voir partir. Et elle ajoute. De te voir partir, toi aussi.
  Je soupire. Comment effacer le souvenir de mon grand frère. Il est mort il y a des années, une mauvaise chute en saut à l’élastique mais tout le monde s'en souvient encore. Évidement chacun à sa manière, Thal qui est né deux ans après sa mort et ne l'à pas connu aime m'écouter lui raconter leur ressemblance, même cheveux roux, même visage couvert de taches de rousseurs et même yeux bleus, une version masculine de moi. Ma mère lui à consacré tout un pan de mur de son bureau en collant des photos, j'évite d'y entrer, c'est encore douloureux pour moi de revoir son visage, mais elle, ça lui fait du bien. Mon père cherche à oublier ce jour en buvant. Je ne peut pas lui en vouloir, je suis bien placée pour savoir qu'il est difficile d'accepter le fait qu'il nous ai quitté, et je fais partit de ceux qui détestent qu'on leur fasse la morale, mais il y à une chose dont je suis sûre : difficile ne veut pas dire impossible. Le tout est de le comprendre, et apparemment, lui ne l'a pas compris. Mais ça n'empêche pas, le fait qu'il boive ne regarde que lui et sa propre santé, mais il est hors de question qu'il fasse souffrir les autre, moi en l’occurrence. C'est purement et simplement de l'égoïsme, mais à quoi bon discuter, Taï ne partage pas mon avis et je ne lui ferai pas changer de point de vue. Alors je dis simplement :
  -Alors promets-moi une chose...
  Elle me regarde avec un air interrogateur.
  -Laquelle ?
  -Promet moi de tout faire pour qu'il arrête de boire, c'est d'abord pour lui, ça ne lui fait aucun bien, mais aussi pour Thal, je ne veux pas qu'il ai à subir la même chose que moi, même en sachant qu'il nous aime plus que tout.
  Elle me lance un regard plein de tendresse et me prend dans ses bras.
  -Je te le promet.

  -Mais dis-moi ! Tu es vraiment très élégant là dedans ! Me moqué-je en regardant le beau costume noir que porte mon frère.
  Ma pauvre mère à sûrement dû se creuser la cervelle pour trouver un moyen de le lui faire enfiler, c'est la première fois de sa vie qu'il accepte d'en mettre un.
  J'ai choisi de tourner la page sur ma colère contre Phil, et de profiter des derniers instants qu'il me reste en compagnie de ma famille... du moins de celle qui à bien voulue m'accompagner.
  -Mais toi aussi ! Me renvoie-t-il. Tu as une très jolie... comment appelle-t-on cela déjà, ah oui : une très jolie robe. Pardonne moi, j'oublie tout le temps le nom, il faut dire que ce n'est pas tout les jour que je te vois en porter une !
  -Ah, ah, ah, très drôle !
  Quand nous arrivons à quelques centaines de mètres de la place, des Ta'labs commencent à venir à la rencontre des villageois. Ce sont des pylônes en acier mobiles, de taille humaine, au bout desquels sont accrochés de grands yeux artificiels. Les yeux de la Krips, grâce auxquels elle peut surveiller tout le monde en permanence, évidement, certains jours plus que d'autres, en fonction des besoins. Aujourd'hui, il y en a pratiquement une centaine autour de nous. Quand l'une d'elle tourne son œil vers mon visage, je ne peux m’empêcher de lui tirer la langue. De toute façon, je suis sûre qu'ils ne le remarqueront même pas, il y en à bien trop pour toute les étudier.  
  Plus nous nous approchons du grand regroupement, plus je sens grandir en moi deux désirs contradictoires, celui de partir pour ce monde nouveau et souterrain, et celui de rester pour toujours dans cette vie confortable et sans ennuis... ou presque. Et la nostalgie... la nostalgie de perdre ceux qui me sont chers, mais aussi la curiosité de découvrir une nouvelle vie.
  Sentant mon angoisse, ma mère me passe un bras réconfortant autour de mes épaules. Encore une chose qui, même si je  refuse de l’admettre va redoutablement me manquer.
  Nous avançons. Vite ! Si bien que bientôt -trop tôt à mon goût- nous arrivons au point de rendez-vous. Là, sans rien dire, un immense garde du corps me saisis par le bras et me traîne avec les autres adolescents, sur une place numérotée : 106. Le 0 à toujours été mon nombre favori, il est neutre et c'est ce que j'aime, et puis il est particulier, comme moi, c'est un chiffre sans en être un. Espérons qu'il me porte chance pour aujourd'hui !
  Je regarde les rangs se remplir, petit à petit, cherchant du regard Damila, mon amie de toujours. Et ma confidente. C'est la seule, mis à part Thal, a qui j'ai tout dis sur mes rêves de changer le monde. Mais je ne la vois pas. Et quand enfin, au bout d'une bonne heure, toutes les places sont prises, je ne la vois toujours pas. Tant pis, j'aurai aimé parler avec elle avant l'heure mais il doit y avoir des milliers de jeunes ici, il est sûrement normal que je ne l'ai pas vu, et puis, sa mère est avec la mienne. Elle pleure, mais Taï et Thal se soutiennent et tiennent le coup. Bien, c'est plus facile comme ça. Mon frère me fait un signe de la main, et je le lui rend. Moi, la fille à la robe blanche.
  D'un coup, un bruit de trompette annonce le début de la cérémonie. Je respire un grand coup. C'est décidé, malgré tous  ces gents en larme autour de moi, je resterai calme, je ne céderais pas pas à la panique.
  -Mesdames, mesdemoiselles, Messieurs, nous voici en ce jour tous réunis pour fêter le départ de ces jeunes gens dans les différents sentiers, mais tout d'abord, veillez accueillir chaleureusement nos dix dostrongs.
  Le héraut applaudit. Seul. Les gents n'ont pas vraiment envie de le suivre, car même s'ils soutienne la Krips et son système, c'est toujours dur de dire adieu à son enfant. Ou à ses parents. Et puis il y à la peur et l’inévitable question : « Y aura-t-il un choisi cette année ? »
  Un garde du corps ouvre la bonne centaine de verrous qui ferme la trappe de métal et....
  ...et elle s'ouvre. En sorte dix personnages. Les dix personnages que je voix depuis que je suis née mais qui ne m'ont jamais parus semblables à ce jour. Aujourd'hui, c'est en partie pour moi qu'ils son là, je vais enfin savoir ou est ma place. Sera-t-elle avec eux ? Ou tout simplement, normale avec des gens normaux ?
  Tous les adolescents baissent la tête, pour éviter de les voir arriver sur eux comme le rapace sur sa proie. Je fait de même, même si je n'ai pas peur, pour éviter d'attirer l'attention.
  Les dix personnages en noirs commence à parcourir les rangs, s'attardant plus ou moins sur chacun, mais au bout de quelques minute, passant à un autre. Au bout d'une demie heure, qui m'a semblé être une éternité, une vielle femme se plante devant moi. Aïe, ça y est ! C'est le moment de vérité. Je garde ma tête baissée. Maintenant, je suis terrorisée, pas parce qu'elle risque de me choisir, mais parce qu'elle risque de ne pas le faire. Je voix un sourire diabolique se dessiner sur son visage. Et... la vieille femme se tourne et commence à examiner ma voisine. Mais pourquoi. Maintenant, je ne voudrai plus être la jeune fille sage, qui se soumet aux lois comme les autre, je voudrais sauter, je voudrais crier, montrer que j'existe, que je ne suis pas une fille parmi tant d'autres... mais je ne peux pas, c'est trop tard, j'aurai du le faire avant, maintenant, je vais finir mon existence comme les autres dans mon second sentier. J'essaie de me consoler en me disant qu'avec un peut de chance, je tomberait dans le même que Damila, mais bizarrement je ne la voie toujours pas.
Je vais trouver un travail, peut-être même un mari, oublierais tout cela... C'est comme si le seul espoir que j'avais eu jusqu'ici- si maigre soit-il – avait d'un coup disparu. Eh oui  c'est comme ça, mon histoire est écrite comme sur une feuille de papier, je ne peux pas la modifier, ni l'effacer, c'est la dure vérité. N'étais-ce pas moi qui avait dit que je voulais la connaître, cette vérité ? Alors je n'ai qu'a m'y faire, et surtout m'y plier. Sans broncher.
  Finalement ma tête reste baissée jusqu'à la fin de la cérémonie, non pas par crainte, mais par frustration... ou non, par regret et colère envers moi même, envers les règles.
  Quand au bout d'un temps indéfini mais qui m'a semblé une éternité, le dernier Donstrong finit d'examiner le dernier adolescent. C'est alors que j’entends une nouvelle fois la voix du héraut s'élever.
  -Formidable ! Dit-il d'un ton enthousiaste. Pas de choisis cette année, nous laissons désormais une pauses aux « 16 ans » pour saluer leurs proches, avant que les Dostrongs ouvrent la brèche vers leurs seconds sentiers. Bonne chance à tous !
  Sur ce, les rangs se dispersent rapidement. Je cherche Laï et Thal du regard, ils sont toujours avec Eliah, la mère de Damila, qui n'a pas arrêté de  pleurer. Ça doit être l'émotion, néanmoins elle n'est pas du genre à en faire des tonnes, et je trouve cela étrange.
  A peine les ai-je rejoint, que Laï me saisis les bras avec un air grave qui ne me dis rien de bon...
  -Maïla, me dit-elle calmement, j'ai quelque chose de pas très évident à dire et je sais que...
  -Oui, oui ! Pas besoin de tourner autour du pot ! La coupé-je d'un ton plus sec que je ne l'aurai voulu, c'est quoi le problème ?
  Elle soupire et me dit d'un traite :
  -Damila est morte. Hier soir. Je suis désolée.
  Damila ! Non, tout sauf ça !
  Elle me prend dans ses bras et je me laisse aller aux larme, et aux sanglots. Damila était la seule avec Thal qui me comprenait et me soutenait, et voilà que je la perd juste au moment où j'ai le plus besoin d'elle. Je prend une grande inspiration.
  -Comment ?
  Je vois à sa tête que le suite s'annonçait être encore pire que le début ; et je n'avais pas torts.
  -Elle... elle s'est tirée une balle dans la tête, sans doute à cause du départ. Elle ne devais pas accepter le fait que sa vie allait changer.
  A partir de ce moment là, je ne m'appartiens plus, et je me mets à parler à mon amie comme si elle était toujours ici, avec moi, je suis tellement en colère contre elle.
  -Oh non ! Comment as-tu pu me faire ça ?! Crie-je entre deux sanglots. Tu n'avais pas le droit, tu avais dit que tu serais toujours de mon côté : « Ensembles, quoi qu'il arrive... » Tu te souviens, tu aurais au moins pu me dire au revoir et...
  -Maïla ? Commence une voix fatiguée.
  Je me retourne et aperçois Eliah, les yeux rouges et le teint pale.
  -Il ne faut pas en vouloir à Damila, continue-t-elle, elle tenait beaucoup à toi, d'ailleurs, elle t'a laissé un petit mot.
  Elle me tend un papier bleu, imprimé de fleurs blanches. Revoir son papier à lettre me donne des frissons, et je n'ai pas le courage de le lire de suite.
  -Je ne l'ai pas lu. Ajoute-t-elle, répondant à la question que je venais justement de me poser.  
  -Merci. Dis-je simplement en saisissant le papier. Merci...
  Elle me fait un léger sourire.
  -Et bonne chance pour tout à l'heure...
  Hum, bonne chance, eh bien, j'ai passé l'heure où je croyais encore à la chance, néanmoins, je répond un petit « oui... », tout petit... chacune à dit à l'autre ce qu'elle avait à lui dire nous savons toutes les deux qu'il est inutile parler plus.

  -Maintenant que vous êtes tous bien rangés en file indienne, par ordre alphabétique, nous allons pour procédés à l'ouverture de la brèche.  
  Je déglutis. Alors c'est comme ça que cela va se terminer, est-ce que ça veut officiellement dire que je n'ai plus aucun espoir. Oui, même si je refuse de l'admettre. Et puis, Damila est morte de toute manière, à quoi bon continuer d’espérer si personne n'est là pour vous soutenir, elle serait me remonter le moral elle au moins... elle savais toujours. Bien sûr j'ai Thal, et je sais qu'il sera toujours avec moi, cependant, c'est aujourd'hui que nos chemins vont se séparer et ensuite, nous nous perdront sûrement de vue. Je penserais à lui, et je sais qu'il fera de même, mais nous ne nous verrons plus, et c'est ça qui me fait le plus de peine. Plus encore que de ne pas avoir été choisie. Avant ce jour, je n'avais jamais vraiment réalisé à quel point j'aime ma famille, on se rend toujours compte des choses trop tard.

  Ce que cette brèche représente pour moi, c'est plus qu'une période essentielle de la vie d'une personne, c'est aussi un changement définitif. De vie, de fréquentation, et même d’habitude. Mais tout le mon s'y est fait. Par contre, la dessous, dans les grands laboratoire géants, personne n'est revenu nous dire s'il s'y est bien adapté. Après tout, vouloir partir là-bas, c'était juste un rêve. Encore, un rêve parmi tant d'autres. Il ne reste plus que quatre personne devant moi, ça vas bientôt être mon tour. Plus que deux. Je les observe, il baissent tous la tête en passant devant les Dostrongs, c'est une forme de politesse, et avant tout une tradition. Ils sont fier de le faire, cela prouve qu'il grandissent.  Un seul. Je me demande en quoi montrer ouvertement sa soumission est glorieux, car cela prouve aussi qu'ils sont d'accord avec eux. Mais après tout, ne sont ils pas de cet avis eux. Si. Mais pas moi.
  C'est mon tour. Quand je passe devant les vieux Dostrongs, je lève bien haut mon menton et regarde la femme qui c'est arrêté devant moi quelques heures au par-avant, droit dans les yeux. Un murmure horrifié, et surpris traverse la foule des spectateurs. La vielle éclate d'un rire sinistre, puis s'arrête d'un coup et s'approche de moi, plante son regard dans le mien. Je tremble de partout,  que va-t-elle me faire ? Personne n'a encore fait cela à ma connaissance, même ceux qui en avaient envie n’osaient pas, et moi je l'ai fait sans même réfléchir et avec le plus grand naturel du monde. Puis lentement, très lentement, elle lève sa main ridée au ongles noirs de crasse, et crie le mot qui va changer ma vie : « Toi. »  

  Cela commence comme dans un rêve, d'abord ces trois lettres qui résonnent dans ma tête, puis des voix confuse, lointaines. Je reconnais celle du héraut qui semble prononcer des mots comme « impossible », « illégal », « hors de question ». Puis vaguement celle de ma mère, elle crie même, et quand elle me prend dans ses bras en pleurant pour me rassurer, je ne bouge toujours pas, je ne peux pas, je n'y songe même pas. Cette présence m'apaise, mais bientôt son étreinte de desserre et se trouve vite remplacée par une autre, nettement moins douce et paisible ; celle ci me force à me lever, à marcher, puis à courir. Courir jusqu'à ce trou dont je ne ressortirais sûrement jamais. Le dernier souvenir que je garde, c'est aussi un mot. « Bravo ! ». Je ne sais pas si c'est une hallucination, mais je ne voix qu'une personne susceptible de me dire cela : Thal.


10/06/2012
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Chapitre 2: Vers de terre...

J'ai ratrappé toute la partie que j'avais perdu, cependant, mon chapitre n'est pas terminé mais voici le début:

 

Chapitre 2
Vers de terre...

  Maïla,toi la meilleure amie que je n'ai jamais eu ;
  Par où commencer alors que je suis partie sans rien te dire ? Te connaissant tu dois sûrement beaucoup m'en vouloir...Tout d'abord, je tiens à préciser que si je ne t'ai parlé de rien, c'est parce que j'étais certaine que tu m'aurais empêchée de presser la détente d'un revolver que j'ai trouvé, tout à fait pas hasard dans la chambre de ma mère, c'est là que je me suis dit : Comme la vie doit être douce dans ce monde dont personne n'ai jamais revenu... Si tous ceux qui y sont allé n'ont pas voulu retourner dans celui-ci, c'est qu'il doit être nettement mieux, sans obligation... Je n'aurais jamais voulu te faire de la peine  – et malgré tout ce que tu trouverai à redire, je sais que tu en as  – mais voilà c'est comme ça, dis toi que de là où je suis, je suis plus heureuse qu'avant. Passons à toi maintenant, tu du courage, plus que moi, alors vas au bout de tes rêve, je suis avec toi de tout mon cœur, même si je ne peux plus te le dire en face... Je sais que tu arrivera à ton but si tu le désire vraiment, n'abandonne jamais ! Et puis quand tu es sur le point de baisser les bras, pense à moi qui t'observe de là-haut, et à Thal qui t'aime plus que tout.
  Alors pour la dernière fois : bonne chance ! Pardonne moi si tu le peux encore.   
Ton amie Damila.

  Ce papier bleu trempé de larme et des photos de ma mère, mon père et de mes frères : voilà tout ce qu'il me reste de mon ancienne vie. Je les range précieusement dans la poche de mon pantalon gris... un pantalon ?! Alors ainsi  on m'a aussi dépouillé de ma robe pendant que je dormais, non pas qu'elle me sois très précieuse, mais dans ce moment précis j'aurais plus que jamais eu besoin de la porter sur moi. Mais je n'ai rien pue faire : tout est allé si vite ! Je ne me rappelle pas de grand chose, et les seuls petits moment dont je me souvienne sont très confus : Ma mère en larme me prenant dans ses bras, des cris de désapprobation, des pleurs même, et moi, incapable de parler ni même de bouger pendant que deux Dostrongs m'arrachent à l’étreinte de Laï et m' emmènent avec eux dans les profondeurs de la terre, incapable de répondre à Thal quand il m'a félicitée pour ma réussite, incapable de protester quand j'ai senti une aiguille se nicher dans mon avant-bras et que j'ai sombré dans l'inconscience.
  Et maintenant je suis là, sur un lit d'hôpital en train de ne rien faire, si ce n'est de maudire une fois de plus les fichues cordes qui me rongent et me brûlent les poignets, jusqu'à ce que j’aperçoive le plafond... C'est impossible ! De la terre, des racines, quelques jeune pousses vertes...  des choses banales mais que je n'ai pas eu l'occasion – ou le droit – de voir avant ce jour. Et je me souviens pourquoi j'ai tellement tenu à venir ici, pour pouvoir admirer cette nature encore longtemps et en faire profiter tout Nidlésia.
  Pendant que je réfléchis, je ne me rend pas compte que le porte s'est ouverte et que quelqu'un est entré. C'est un jeune homme, pas beaucoup plus âgé que moi. Il a des cheveux bruns en bataille et un long visage fin. Ses vêtement sont les mêmes que les miens – exception faite de leur couleur noire – mais la chose qui me marque le plus chez lui sont ses yeux : bleus et profonds. En revanche, son regard livide n'égale en rien leur beauté, car il est vide, et ne dévoile rien d'autre qu'un livre fermé, et destiné à le rester encore bien longtemps. Je me demande comment un homme peut paraître aussi dépourvu d'émotion, car je n'arrive à déchiffrer aucun sentiment dans ses prunelles azur.
  Perdue dans mes pensées, j’entends à peine le « bonjour. » qu'il me lance. Le ton de sa voix est en accord avec l'idée que je m'étais faite de lui : sans colère, sans frayeur, ni même gentillesse. Un simple « bonjour » calme mais pas trop, qui ne dévoile en rien ce qu'il pense de moi et qui me perturbe. Je pose alors mon regard sur lui.
  – Bonjour. dis-je à mon tour d'un ton suffisant. Qui êtes-vous ?
  Il passe un moment à poser son regard embrumé dans le vide, puis cligne des yeux comme s'il ne venait de comprendre ma question qu'alors.
  – Je suis 217.
  – Ce n'est pas un nom. fais-je remarquer sans trahir mon éternel manque de tact.
  – Eh bien c'est le mien. répond-t-il. Depuis que je suis arrivé ici. J'ai
oublié mon ancien prénom quand on m'a tatoué mon numéro sur le bras – comme tout le monde ici, et bientôt comme toi. Mon numéro est 217 parce que j'étais le deux-cent-dix-septième choisi, ça se passe comme ça ici.
  Alors bientôt, Maïla n'existera plus. C'est le prix à payer pour venir ici. Quand je pense à ce que disait Laï... elle appelait la krips les vers de terre et mon frère riait aux éclats. Moi je restais silencieuse en me disant que plus tard, je serai moi aussi vers de terre, et que ça, elle ne s'en doutait pas... Oh Laï si seulement tu pouvais être ici avec moi ! Me dis-je.
  – Je vais te détacher. déclare 217.
  Me détacher ? Ah oui, c'est vrais, mes liens ! Je les avais oublié.
  – Ce n'est pas de refus. répond-je.
  Sans même faire attention à ma raiponce, il sort un petit objet bleu de forme cylindrique de sa poche, s'approche de moi, et presse le petit bouton qui se trouve juste devant l'ouverture presque invisible de l'outil de métal.
  – Ferme les yeux. m'ordonne-t-il.
  J’obéis sans trop savoir à quoi m'attendre, puis j’entends un son électrique, et je ne peux m'empêcher de rouvrir mes yeux. Je regarde les cordes : elles ne sont plus qu'un tas de minuscules morceau déchiquetés !
  – Comment avez-vous fait ça ? demandé-je.       
  – Ça, dit 217 en désignant son appareil, c'est un laser. Il à réduit tes cordes en cendres. Si je faisais la même chose sur un humain, ça marcherait aussi alors surtout, tient-toi à carreau.  
  Je déglutis.
  – D'accord, j'ai compris le message...
  – J'espère bien. Maintenant, lève-toi, on va prendre l'air.
  Je saute de mon lit, mais ne réalise qu'à ce moment là que me tenir debout  demande un effort surhumain à mes jambes toutes endolories. Pendant combien de temps suis-je rester immobile ? me demandé-je. Un, deux... trois jours ?
  Après avoir fait plusieurs fois le tour de la pièce pour me réhabituer à marcher , 217 ouvre la porte et nous nous engageons dans un labyrinthe de de tunnels boueux.

 

  De la terre, de la terre, encore de la terre, et régulièrement, de petites portes de fer qui servent sûrement à clore les habitations des gens d'ici que nous ne croisons d'ailleurs que rarement, tous avec le regard vide, et éteint. Voilà à quoi se résume notre panorama depuis une heure, jamais je n'aurais cru un jour me lasser de ce paysage. Tu parle de prendre l'air ! Ici, mieux vaut ne pas être claustrophobe... 217 qui marche en tête depuis le début ne m'a pas adressé la parole du trajet, et comme j'apprécie peu son habituel « je ne dit que le nécessaire », je ne lui ai rien dit non-plus, mais je n'arrive plus à m'en empêcher...
  – Où allons-nous ? demandé-je résignée.
  – Voir le tatoueur. me répond-t-il sans se retourner.
  – Et c'est encore loin ?
  – Non. Maintenant arrête de poser des question et accélère.
  Il plaisante ! Au rythme auquel nous allons, je n'aurais plus de jambes d'ici une demi-heure !
  Heureusement, cinq minutes suffise pour accéder à une porte sur laquelle est gravé le nom Sajuko. Tien ! C'est un prénom, pas un numéro.
  – Frappe. m'ordonne 217.
  J'obéis sans discuter. Je toque, un puis deux coup et la porte s'ouvre. Un grand homme d'âge moyen en caleçon et débardeur se tient sur le seuil. Il à le crane entièrement chauve excepté une fine mèche brune qu'il a tressé et laissé retomber sur son épaule droite Et ses bras... bien musclés et tatoués ! Entre les serpents, les araignées, les tortues et tous les autre, il serait impensable d'envisager de les compter. Quand il nous regarde en s'étirant nonchalamment laissant remonter son tee-shirt, et dévoiler le bas de son ventre, je vois que là aussi sont présents les mêmes symboles.
  – J’espère que vous avez une bonne raison de me réveiller ! Nous avertit-il d'une voix roque.  
  Pas très accueillant mais au moins, ce n'est pas un automate ! songé-je avec enthousiasme.
  – Nous sommes là pour que vous vous occupiez de Maïla qui est la nouvelle membre de la Krips. Explique 217 en me désignant.
  Ce n'est qu'alors que Sajuko me vois réellement. Dans le regard qu'il me porte,  je lis de la surprise, puis de la compati... mais pourquoi ? Est-ce parce que je n'ai pas peur, parce que je ne détourne pas les yeux devant le bouleversement lui même. Car c'est ce qu'il est, il est le seul à pouvoir chambouler mon existence. Envers lui, pourtant, j'éprouve soudainement de la sympathie, et me surprend même à lui offrir le premier sourire que j'ai dans ce monde souterrain. Un sourire qu'il me rend sans hésiter. Un regard, un sourire... un échange qui ne dure que quelques minutes mais qui pour moi est le seul qui en vaut la peine depuis que je suis ici. Dois-je imaginer que j'ai gagné un allier ? Je me répète sans cesse que je dois me méfier, pourtant je ne peux pas m'empêcher d'avoir confiance en lui.

– Entre, je t'en pris. dit-il à mon intention

J’obéis sans crainte mais seulement ai-je posté le pied sur le paillasson, Sajuko se met à hurler :

– Non, pas toi, vas t'en dire au grand seigneur qu'elle qu'elle est bien ici et que je prendrais moi même le soin de la lui ramener.

– Bien tatoueur.

Sur ce, 217 tourne les talons et s'enfonce dans les sombres couloir de la terre.

– Quels idiots ! s'exclame le grand homme me faisant sursauter. Ils se font tous mener par la bout du nez par cet imbécile de seigneur, mais ne le remarquent même pas.

A cet instant là pour la première fois, je ne peux m'empêcher d'éprouver de la compassion à l’égard de 217, et de tous ceux qui lui ressemblent. Ils ne sont pas eux même. Ce seigneur dont parle Sajuko ne leur a pas pris la vie, bien pire. Il leur a volé leur âme.

– Comment ce fait-il que vous n'êtes pas comme eux ? demandé-je soudainement.

– Comment ce fait-il que tu n'es pas comme eux Maïla ? me demande-t-il à son tour.

– Vous ne m'avez toujours pas répondu. fais-je remarqué.

– Comment peux-tu te demander qui je suis si toi même tu ne sais pas qui tu es.

Sa question me déstabilise. Je m'efforce d'être franche.

– Je m'appelle Maïla j'ai seize ans, je viens du village de néans où je vivais avec mon père, ma mère et mon frère Thal et...

Il balaie mes paroles d'un revers de main.

– Tout cela n'a aucune importance, je te parle de qui tu es à l'intérieur. Enfin petite, montre moi que tu n'es pas aussi bête que ceux qui on précédé ta venue ! Tu n'as pas peur, je le sens, alors je te repose la question : Qui es-tu ?

Je ne suis pas certaine de saisir le sens de sa question. Voyant que je ne répond pas, Sajuko souris, satisfait avant de changer de sujet.

– Bon, n'oublions pas que tu es là pour le tatouage. reprend-t-il.

Nous passons la matinée à parler de l'écriture et de la couleur de mon futur tatouage. Sajuko est bien plus intelligent que je ne le pensais, il pèse chacun de ses mots, les choisissant avec soin. Toutes ses phrases ont un sens caché et bien que méfiante, j’apprends petit à petit à apprécier sa présence.

Plus tard, il jette un œil à sa montre en constatant :

– Il est presque onze heures, je vais devoir te ramener au seigneur. Une fois là-bas, tu sera seule, je ne pourrais pas t'accompagner. Si je peux te donner un conseil, fais toi petite, le moindre mot de travers pourrais te coûter très cher. Il a beau être insupportable, il n'es pas idiot, fais attention.

Je hoche la tête.

– Ah, et une dernière chose, me glisse-t-il, demain, tu retournera ici pour que je te tatoue pour de bon, et tu oubliera tous ce que tu as vécu avant – avant de venir ici – tous ceux que tu as aimé. J'ai bien compris que tu étais différente des autres, alors je vais te faire une faveur comme je n'en ai encore fait à personne. (Il me tend un morceau de charbon et du papier.) Fais là dessus une liste courte de ce que tu veux garder en souvenir, juste le plus important, et je me débrouillerais pour les épargner. J'espère seulement que tu ne vas pas me décevoir sur ce que je pense de toi...

Une fois de plus, je ne répond pas.

 

Tandis que nous sillonnons les larges galeries désertes de la Krips, je repense à cette dernière phrase de Sajuko : J'espère seulement que tu ne vas pas me décevoir sur ce que je pense de toi. Ce que je pense de toi. Mais que pense-t-il de moi ? Me connaît-il seulement ? Pourquoi me fait-il ce cadeau alors qu'il n'en à aucune raison ? Et comment ce fait-il que même si je refuse de l'avouer, j'ai aveuglément confiance en lui, alors que ne l'avais jamais rencontré ?

Je pose mon regard sur le tatoueur : Il marche en tête, d'un pas rapide et assuré. Quel âge a-t-il exactement ? Une cinquantaine d'année, soixante peut-être, il semble avoir garder la forme et l'assurance de sa jeunesse. Et il ne se retourne pas pour voir si je le suis toujours, comme le faisait de temps à autres 217. Il me fait confiance lui aussi.

 

  


 


04/07/2012
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